Ma passion pour le monde du cirque et des forains ne date pas d’hier. Dès l’enfance, j’abusais de la patience sans limites de ma nourrice Angèle et de son mari (qui étaient devenus en quelque sorte mes troisièmes grands parents) pour qu’ils m’emmènent assister à l’arrivée des convois et au montage des attractions. Nous habitions Givet (Ardennes) dans les années 60. Chaque 11 Novembre s’y tenait la Foire aux Oignons, fête foraine agrémentée d’une quinzaine commerciale ainsi que d’un vaste déballage de camelots. Je restais des heures à observer les camions et les métiers forains. Paradoxalement, les tours de manèges m’intéressaient moins, car j’étais assez froussard… Je scrutais les marques sur les cabines et les capots, françaises (Berliet, Unic, Latil, Renault, Saviem, Somua…), mais également étrangères dans la mesure où la frontière belge était toute proche, et que quelques forains d’Outre-Quiévrain venaient à Givet, notamment les autos-skooters Vandooren de Verviers avec des M.A.N, Krupp et autres Büssing, autant de noms peu connus en France...
Christian Dominé